Jeudi 24 septembre 17h35 : coup de téléphone, c’est sam. Une des premières contractions douloureuses se fait sentir et ma présence devient nécessaire auprès d’elle. Une sensation bizarre commence à faire sa place en moi : arrive-t-il ? Vais-je devenir papa ?

Le trajet jusqu’à la maison ne dure que quelques minutes mais il est suffisamment long pour me permettre de connaitre mon premier moment d’angoisse certes peu violent mais suffisant pour me conditionner à ce qui restera, je ne le sais pas encore, la plus belle nuit de ma vie.

17h45 : arrivé à la maison, je constate que Sam est à 4 pattes entrain de souffrir des reins, du ventre et du dos. Voilà une belle entrée en matière ! Commence alors la douloureuse attente et les inscriptions méticuleuses des contractions sur notre bloque fétiche.

19h30 : les contractions se rapprochent. Celles qui n’étaient que passagères dans l’après-midi se font plus régulières. Elles sont maintenant espacées d’une vingtaine de minutes. C’est une certitude dorénavant, mon fils verra le jour dans quelques heures. Pour le moment nous sommes encore détendus, bien que Sam subissent de plus en plus les foudres de ce que plus tard la péridurale viendra calmer.

21h30 : 15 minutes ! Une toutes les 15 minutes, voila le constat simple que l’on peut faire après 2 heures d’effort.

23h00 : 10 minutes ! Toujours à la maison sur le canapé à attendre patiemment que le travail s’accélère, histoire de justifier une arrivée précipitée à la maternité.

23h30 : Après 2 appels au centre périnatal de l’arbresle, nous décidons de partir au Val d’ouest. La valise est déjà dans le coffre depuis que je suis rentré du boulot. Sam avale sa dernière dose d’homéopathie et nous voilà dans la chaleur relative de la nuit calme en direction de ce que sera la première demeure de notre prince.

00h00 : nous arrivons à la maternité déjà quelques peu rassuré par l’idée qu’une personne professionnelle, dotée d’un grand sens psychologique et habituée à voir de jeunes parents déboussolés débarquer en pleine nuit, va nous rassurer.
C’était trop beau pour être vrai. Au premier regard de cette sage-femme, que j’apprendrai plus tard à détester, j’ai compris que j’aurai beaucoup mais alors beaucoup de choses à raconter. « Vous êtes venu trop tôt », « pourquoi vous n’êtes pas passés par l’arbresle ? (ndlr : le centre périnatal près de chez nous) ». Cette femme aux compétences professionnelles irréprochables fut dépourvue pendant toute la nuit de la moindre marque d’affection à notre égard. Je me suis senti prisonnier d’une femme qui était la seule sur terre à pouvoir nous aider et qui se comportait comme la dernière des connes ! Sam est placé sous monitoring, le vrai travail vient de commencer et la dilatation est à 1.


01h45 : La sage femme, que nous nommerons X pour plus de commodité, viens faire un nouvel examen. Verdict : rupture de la poche des eaux et dilatation à 2. Nous passons donc en salle de travail ! J’avoue avoir connu mon 1er moment de faiblesse au moment de prendre toutes les affaires et rejoindre la chambre qui allait servir à mettre au monde notre enfant.

02h00 : L’anesthésiste arrive pour faire la péridurale. Je ne reste pas. Mon rôle sera d’aller chercher les valises restées dans la voiture. Ce que je prenais pour une simple mission de routine va se transformer petit à petit en parcours du combattant. Il est important de souligner que le val d’ouest étant un hôpital de jour, il est totalement vide la nuit. J’ai mis ¼ d’heure à trouver la sortie, alors qu’une personne un tant sois peu doté du minimum de capacités mentales aurait mis 2 minutes ! Nous mettrons ça sur le coup de l’anxiété. Bref après 20 minutes de lutte (oui, il ne m’a fallu que 5 minutes pour remonter), je suis de retour dans la salle de travail.
Ce que je vis alors reste comme le plus beau moment de la phase de préparation : ma femme à le sourire et semble détendue. La péridurale à fonctionner et semble lui apporter le réconfort physique que je ne peux, même par télépathie, lui donner.

02h30-8h00 : RAS, à si j’ai réussi à manger 1 M&MS et à boire ½ cannette de Coca. Côté accouchement le travail continu doucement mais surement. La dilatation étant passée de 2 à 9.

07h30 : Pardonnez moi pour le non respect de la chronologie mais un fait est tout de même à souligner : LA RELEVE ! Nous changeons de sage femme et découvrons avec délice que les femmes (et plus particulièrement celle-ci) sont décidemment les êtres les plus douces de ce monde.

08h30 : DILATATION MAXIMALE !!! aieeeee, ça se précise. J’attendais depuis des mois cette toute petite phrase que celle-ci soudain m’effraie ! La dilatation maximale indique le début imminent de la poussée et bien que cela fasse déjà 6 heures que je somnole, les pieds à moitié sur le lit et la tête dans les nuages, je ne me sens pas tout à fait prêt.

09h00 : le début de la fin : Une première poussée vient soulever les rayons du soleil qui percent désormais à travers la fenêtre. C’est une chose anecdotique, mais le lever du jour m’a rassurer et j’ai pu profiter pleinement des minutes qui suivirent. Sam accomplis un boulot fabuleux. Je me tiens là immobile à 1 mètre d’elle, émerveillé par le courage inouï qu’il faut à mon petit bout de femme pour mettre au monde notre fils. Je ne peux que lui prodiguer des encouragements à pousser.




9h15 : Il est là ! violet avec la tête en pain d’épice mais il est là. Son premier cri est pour sa maman qui à les larmes aux yeux. C’est une telle délivrance. Des mois d’angoisse pour savoir si l’accouchement se passerai bien pour elle, des heures à ronger son frein en imaginant la tête de mon bébé et tout cela balayé par un seul regard, un seul mouvement de bouche, une seule exclamation : mon fils est né et c’est le plus beau ! Certainement le moment le plus incroyable de toute ma vie car je réalise alors que toute ma vie n’avait qu’un but, et celui-ci à déjà mon regard.

9h20 : J’accompagne la sage femme pour les premiers soins : le nez, l’estomac et on l’habille. Quelques minutes d’attention pour une sage-femme qui en aura fait des dizaines dans la journée, mais c’est toute ma vie que je viens de voir défiler à l’instant devant mes yeux. En quelques instants j’ai pris conscience de l’importance qu’aurait désormais ce petit être qui explore les environs avec une joie non dissimulée. Décrire mon émotions à ce moment là m’est impossible, ce sont de sentiments que tout les papas on du connaître et que nous conserverons bien à l’abri dans nos cœurs.

9h30 : c’est le retour dans la chambre, mon fils dans les bras. Je retrouve sam qui se bat avec le placenta (rassuré vous, tout finira bien). Les minutes qui suivirent le départ de la sage-femme n’appartiennent qu’à nous et vous les raconter seraient déformés une réalité qui semblait alors imaginaire.