Tout d'abord je n'avais pas prévu d'accoucher à la maison; mon cheminement a été particulier... Vivant en France, j'ai toujours pensé qu'accoucher était quelque chose de normal et de naturel; je m'étais renseignée sur les maternités où on pouvait accoucher naturellement... Sans péridurale... Et être soutenue dans ce choix-là... J'ai toujours pensé qu'accoucher était un rite initiatique qui se passait dans la douleur mais que cette douleur avait un sens; et comme le ver quitte sa chrysalide pour devenir papillon, c'est normal et sain... En immigrant au Québec à Montréal; j'ai appris qu'ici il y avait des maisons de naissances; un endroit où on peut accoucher naturellement en étant soutenue, valorisée mais surtout complétement actrice de cet acte-là.... Evidemment la maison de naissances de Côtes-des-neiges est complète; je suis sur liste d'attente même si j'ai appellé le lendemain du jour où j'ai appris la venue de mon ange.... Nous sommes aussi sur liste d'attente à celle de Pointe-Claire c'est beaucoup plus loin mais je suis prète à faire le sacrifice... Quelques semaines plus tard; Pointe-Claire nous rappelle, nous y allons en visite... Et définitivement oui je me vois accoucher là; les chambres ressemblent à un bed and breakfast des années 80 mais ça ne compte pas.... c'est là où je me sentirais à l'aise... Durant la présentation, on nous dit qu'on peut aussi accoucher à la maison, mon chéri me demande si ça m'interesse; lui qui avant ce rendez-vous n'étais pas entièrement convaincu par l'idée d'accoucher hors de l'hôpital et sans péridurale est convaincu par notre rencontre avec la sage-femme principale de Pointe-Claire.... Mais non, ça ne me tente pas d'accoucher à la maison; peut-être pour un deuxième enfant quand je saurais ce que c'est; pour le premier je me sentirais en securité à la mdn... Nous sommes en octobre 2007 à ce moment-là...

Puis les rencontres avec Marie ma sage-femme et Sinclair la 2ème sage-femme (qui la remplace quand Marie est en congés) cadencent ma grossesse... Je suis enchantée du suivi, du temps qui est pris rendez-vous après rendez-vous... je me sens écoutée, entourée, respectée... En tant que femme qui porte la vie, ce que je pense à plus de valeur que tous les chiffres... Et je pense que tout va bien, à partir du moment où je sens bouger mon enfant, je ne ressens même pas le besoin d'entendre son coeur battre... Je sais que tout va bien... Je le ressens...

La 37ème semaine arrive rapidement et tandis que je prépare ma valise pour accoucher à la maison de naissance un imprévu remet tout en question.... Les chutes de neige de cet hiver ont fait souffrir le toit; il y a des fuites et des travaux à envisager... Sinclair me propose d'envisager un accouchement à domicile... Je peux accoucher à tout moment et ma capacité d'adaptation est sérieusement sollicitée... Non seulement rien n'est pret mais les images que j'avais en tête, mes constructions mentales, mes projections sur le quand et comment ça va se dérouler, bref tout me relie à Pointe-Claire.... Je suis intellectuellement prete à accoucher chez moi cependant car je sais que dans un cas où un autre ma securité sera la même; en cas de problème, il faudra envisager un transfert à l'hôpital... Mais voilà émotionnellement je suis chamboulée il me faudra une bonne semaine pour être vraiment prête à 100 %.... Et une autre semaine pour que nous nous préparions matériellement...

Et puis la date prévue pour l'accouchement arrive et pas de Zachary à l'horizon... J'ai un rdv avec Marie dans le lieu trouvé pour pallier à la fermeture temporaire de Pointe-Claire; c'est à Pierrefonds, au bout de l'île, c'est mal insonorisé, rien ne me relie à cet endroit; bref, nous ne regrettons pas d'avoir pris cette décision... En la veille de ce jour prévu pour sa venue, mon bébé est en station -4; çàd qu'il est quasiment dans mon abdomen et pas encore bien engagé dans mon bassin... Mon col est mou mais fermé...

Je sais que je peux dépasser de 2 semaines sans soucis mais je ne le veux pas car cela remettrait tout en question si je dépasse, j'aurais un déclenchement ce que je redoute car je sais que si on force le corps à aller trop vite c'est souvent là qu'il y a des problèmes... Je commence à tenter par tous les moyens naturels de l'aider à descendre dans mon bassin... Je marche beaucoup... Je fais des exercices sur un ballon... Pour l'aider à trouver le chemin...

Durant le week-end le dimanche soir; je commence à perdre du bouchon muqueux...

Le lundi 21 avril, je vais voir mon acupuncteur... il me fait un traitement de choc pour favoriser le travail... En sortant je repasse à la maison, j'accompagne mon chum au métro puis je repars dans l'autre direction pour aller à mon cours d'aquaforme... Je me promène pendant environ une petite heure sur l'avenue Mont-Royal... Je sens que le bébé est beaucoup plus descendu dans mon bassin car c'est douloureux; après l'aquaforme je rentre à pied ce qui represente encore un bon trajet.... A la maison je fais encore du ballon...

Le mardi 22 avril vers 1h30; une douleur lancinante me réveille... Je vais aux toilettes... Puis je me recouche; je me rend rapidement compte que ça revient assez régulièrement... Je ne réveille pas Eric car je sais que nous en avons pour plusieurs heures avant qu'il ne se passe quelque chose de concret....

Je tente moi aussi de dormir... Mais je n'y arrive pas vraiment car la douleur est trop forte; donc régulièrement je me releve pour aller aux toilettes... C'est là qu'Eric me trouve vers 3h15... Je lui dis que je pense que les contractions sont régulières... Nous commençons à les minuter; elles sont aux 8/9 minutes et passent rapidement aux 5 minutes.... Je décide de prendre un bain chaud pour être sûr que ce n'est pas de la latence.... Vers 4h j'appelle ma soeur en France pour lui dire que je pense que le travail commence.. Normalement nous avions rdv à 9h avec Marie notre sage-femme à son domicile... Le bain me soulage.... Les contractions se prennent mieux dans l'eau chaude... Nous blaguons entre deux contractions; décidons d'établir un mot de passe pour qu'il sache quand la contraction est là car à ce moment-là je ne veux surtout pas parler et je ne veux pas l'entendre non plus car je me force à lui répondre et ça me stresse...

Vers 6 heures du matin, je pense que cette fois est la bonne, Eric annule la reservation communauto et moi j'appelle Marie... Qui me demande si c'est ok si elle arrive à 9h... Je sais que ça va être long et qu'il n'y a aucune urgence, donc ça m'arrange; le plus tard elle arrive et plus le travail aura avancé me dis-je... Eric installe la chambre; il fait le lit, installe les rideaux de douche imperméables sur le lit fait et la nappe blanche en plastique que Véro avait acheté et qu'elle m'a donné; puis au dessus de ça, il remet un drap et attache le tout avec des épingles de nourrice... Tout en continuant à me soutenir dans chaque contraction, en me parlant doucement... Je reprend un bain chaud... Les contractions s'endurent bien, c'est douloureux certes mais c'est supportable... Vers 8h, nous décidons d'aller marcher pour aider le travail et chercher un petit-déjeuner pour marie et des baguettes à la boulangerie... Nous marchons lentement, je m'arrete régulièrement pour reprendre mon souffle ou m'asseoir.... Nous allons jusqu'au Parc Lafontaine, il est 8 heures et Montréal s'éveille, il fait très beau, les gens marchent vite pour aller travailler et nous nous sommes dans notre monde à part... Décalés... J'ai une pensée pour ma mule karmique qui va gagner son pari... Bébé viendra bien au monde le 22 avril...

Nous revenons à la maison, je décide de me coucher sur le côté gauche... La douleur s'intensifie; je dis à Eric de me faire les points gachettes Bonapace mais ça ne marche pas; je l'engueule un peu, je lui reproche de ne pas s'être entrainé à les faire avant, il m'endure et me supporte sereinement...

Marie arrive à 9h... Elle nous dit que la chaleur peut aussi m'apaiser et me masse un peu le bas du dos; Eric va donc faire chauffer le békébobo pour la première fois, une petit coussin magique qui se met au congélateur ou au micro-ondes...

Après avoir preparé son "matériel" comme elle dit (en fait tout le nécessaire pour une réanimation... ) Elle s'installe dans la cuisine, nous laisse dans notre bulle d'intimité... Moi je passe de la chambre aux toilettes... Et vice-versa... Je bois un peu d'eau et je vomis... pour la 2ème fois de la journée; comme je n'ai rien dans le ventre depuis la veille au soir, ce n'est que de la bile...

Vers 10h30 Marie va payer son stationnement et faire une course (En fait il lui manque des petites languettes pour tester les proteines dans l'urine...) ... Moi je reprend un bain... Après son retour je lui demande de m'examiner... Je suis partagée car je ne voulais pas initialement entendre parler de centimètres... Car je sais que ces chiffres peuvent être très trompeurs... Et que je pars de rien... J'ai peur que ce soit de la latence et que les contractions ne fassent pas travailler mon col... J'ai peur car j'ai de plus en plus mal... J'ai peur que ça me démoralise mais je ne peux pas m'empecher de demander.... Elle est agréablement surprise, je suis déjà à 5 cm; 80 % d'effacement et surtout le bébé est maintenant en position -1 dans mon bassin (çàd que sa tête est quasiment à l'endroit le plus etroit de mon bassin 'la station 0..." à la station 3 on voit la tête à la vulve pour info...)

Je suis rassurée à ce moment-là... Mon bébé arrive, non je n'ai pas mal pour rien... Je peux avoir confiance en mon corps...

Durant tout ce temps elle prend régulièrement le coeur du bébé, son coeur va bien; ma pression est belle... Elle est la garante que tout se passe bien... Marie me demande alors d'uriner dans un pot pour tester mes urines; je lui dis que je ne pense pas que ce soit possible, depuis le matin, malgré toute l'eau que j'ai bu, je ne suis plus capable d'uriner; le bébé appuye surement sur l'uretre ou compresse la vessie et malgré une envie foudroyante d'uriner je ne peux juste pas le faire.... Et de fait elle ne pourra pas tester mes proteines...

Vers 12h30, elle part se promener, nous nous sommes dans notre bulle, Eric et moi, il fait chauffer pour la enième fois le békébobo et je lui demande d'appuyer fort sur le bas de mon dos; la chaleur et la douleur engourdissent un peu la douleur et la rendent plus supportable... Entre les contractions, je dors.. Je ronfle même un peu... Je tente de dire OUI à la douleur et de l'accepter et même si le travail est de plus en plus intense je suis encore en contrôle dans le sens où je ne me laisse pas dépasser, je l'accepte... Je ne me bloque pas quand la vague de douleur arrive, c'est une douleur intense qui va crescendo et redescend... Pour repartir.... Je respire....

Je prend encore un bain je crois....

Quand Marie revient, sa première réaction est la peur, elle vient de voir le bas de mon dos; il est rouge, elle a peur que je sois brulée; Eric est obligé de tenir le békébobo avec notre drap tellement il est chaud et moi je répete "plus fort.... plus chaud..."

Eric lui demande à ce moment-là quand elle pense que le bébé sera là... Elle ne m'a pas examiné depuis 11h15; à ce moment-là j'étais dilatée à 5 cms... Elle lui répond que ça avance bien et que dans la nuit notre bébé devrait voir le jour.... Il est 13 h30 environ... Evidemment (et heureusement!!!) Eric ne me dit rien...

Moi pendant ce temps-là je commence à être moins en contrôle, je me laisse plus facilement dépasser par l'intensité de la douleur, je ne blague plus vraiment; je suis soit sur mon lit où Eric me masse et m'applique le békébobo brulant, soit sur les toilettes à essayer d'uriner et à ne pas y arriver... Ou dans un enième bain brulant... Eric chauffe l'eau dans une casserole car notre chauffe-eau est à sa capacité maximale.... Et puis je suis fatiguée, je n'ai pas dormi de la nuit, la veille j'ai beaucoup marché; je veux une pause.... Je ne sais plus vraiment si je vais etre capable d'y arriver, je veux dormir un peu.... Et puis cette envie d'uriner qui me fait aller aux toilettes tout le temps.... Je dis à Marie que je ne sais pas si je pourrais aller au bout, je ne sais pas si je vais être capable de donner la vie.... A aucun moment je ne souhaite me rendre à l'hopital, je ne regrette pas mon choix mais je veux juste une pause... Puis je lui dis que je sens qu'il faut que je pousse...

Moi je vais de moins en moins bien, je suis au coeur d'une tempete, les contractions ne me laissent aucun répit... Elle me propose de m'examiner et une fois de plus, moi qui ne voulait rien savoir des centimètres je veux absolument avoir à combien j'en suis....

Il est 14 heures et le grand sourire de Marie me réconforte, je suis à 9+; effacée à 100 % et mon bébé est à la fameuse position 0.... Et elle me dit le bébé descend bien à chaque contraction... Si je ressens l'envie de pousser je peux le faire....

Je suis soulagée... rassurée... Mais ça ne dure pas longtemps... Les contractions s'enchainent, je ne sais plus comment les prendre je trouve ce moment extrement difficile, j'ai l'impression que ça n'arretera jamais... Je ne sais plus comment me positionner, je me mets sur le ballon, ça me gonfle, tout me saoule... Je ne supporte plus rien... Marie appelle la deuxième sage-femme et une aide-natale pour venir nous aider... Elle lui parle en anglais et lui dit "I'm going to see the head" Eric de sa voix douce me dit "tu entends ce qu'elle a dit "she's going to see the head... ton bébé s'en vient Narriman; t'es exceptionnelle; tu es en train d'accomplir une chose extraordinaire..c'est immense ce que tu fais, tu le fais superbement bien" et autres phrases du même acabit; je ne lui répond pas mais dans ma tempête ces mots me font du bien, ça m'aide à rester focussée sur le pourquoi de ma souffrance... ça m'aide à rester dans ma bulle qui est de plus en plus fragile, la douleur est telle que je perd pied, ce moment entre la dilatation complète et la poussée est celui qui m'a paru le plus long, je me met à quatre pattes, je n'aime pas ça, je m'assois sur les toilettes car j'ai encore horriblement envie de pisser et rien ne sort... je crois que je reprend un bain...

La deuxième sage-femme et l'aide-natale arrivent... Par une drôle de coincidence ce sont 2 personnes que je connais car elles avaient animé les cours de préparation... je souris; mais je suis toute entière dans ma tempête; à repeter que je ne vais jamais arriver à pousser mais avec l'impression de faire n'importe quoi; à crier même parfois... Marie m'examine, "ton bébé descend bien".... Elle me propose d'aller sur le banc de naissance... C'est un tabouret en forme de U; je m'installe dessus, Eric est dans mon dos et me soutient, il continue à palmsodier son chant de la vie; "notre bébé sera bientôt là; c'est extraordinaire ce que tu fais...".... Je commence un peu à pousser... Il est 16H09; Marie me demande si je veux voir la tête; elle me tend un miroir et là je vois cette petit bout de tête chevelue qui sort de moi... Le couronnement... Et là pour la enième fois de la journée le télephone sonne, mon cell tout d'abord et ensuite le téléphone de la maison; je hurle "mais putain ils vont arreter de nous faire chier" je pense tout à coup que c'est le boss d'Eric car il n'a même pas prevenu de son absence (en fait pas du tout Eric avait prevenu son boss et c'était le parrain de notre fils qui appelait... la sage-femme dira plus tard qu'il est connecté à son filleul; la marraine elle avait appellé dans la matinée sans savoir bien sûr que c'était le grand jour... ) Puis à 16h20 je reviens dans le lit... je pousse et je crie "ça brule..."

Je suis là et je ne suis pas là...

Je sens cette impression unique, la tête qui passe, je ne réalise pas bien ce qui se passe......J'entend Marie dire il est 16h30; puis la deuxieme sage-femme dire "Non! 16h29" Marie me dit tu peux venir chercher ton fils.... dans un ultime poussée je lui donne naissance et je l'accueille... Il est chaud, il est gluant et gigote; je suis terrassée par des milliards d'émotions en même temps; je le pose sur mon ventre.... Trista aspire ses secretions... Il bougonne un peu; crie juste assez pour dire qu'il va bien; qu'il respire puis il nous regarde Eric et moi avec ses grands yeux noirs... Il ne pleure pas, ne crie pas, mais est très alerte, les yeux grand ouverts sa naissance est comme une évidence, une simplicité il était dans mon ventre et maintenant il est là.... Il est serein.. Et notre amour grandit petit à petit.... En toute simplicité... Je n'ai pas été emportée par une tempête d'amour; je ne me suis pas demandé si il était beau, il était juste parfait.... Il était là; il a fait de moi une maman...

Son agpar est de 9/10/10; puis je dis "oh je crois que le placenta vient de se décoller" mais non je perd un peu de sang, alors Trista me fait une injection de syntho à 16h38; A 16h42 le placenta sort... On le regarde; c'était la maison de notre enfant depuis 9 mois... Eric coupe le cordon quand il arrete de battre à 16h45... Notre fils est toujours sur mon ventre très calme... on le met au sein au bout de quelques minutes et il tête... Quelques minutes plus tard, Eric s'eclipse et va appeler nos proches en France, nos mères, ma soeur, la marraine et le parrain pour leur dire que tout va bien....

La deuxième sage-femme et l'aide natale quittent car il y a une naissance à domicile non prévue pour une autre femme...

Moi j'ai un peu dechiré (2ème degré) Marie me fait quelques points... C'est le moment le plus désagréable; malgré l'anesthesie locale; mais je regarde mon bébé je le découvre, l'allaite encore et je me sens sereine... Marie me propose de prendre une douche, elle remettra tout en ordre quand je serais sous ma douche, elle lance une machine, se fait un enième café, a tout plein de paperasses à remplir, aide Eric à habiller le bébé pour la nuit...

Puis elle écrit dans son compte-rendu :
" 20h30 : Après suture, Narriman va dans le bain,
20h50 : Elle appelle sa mère, tout va bien, bébé fait dodo près de son papa, tous les 2 allongés;
21h00 : Congé."

Officiellement; le travail a duré 13 heures et 45 minutes de poussée...

Voilà le (très) long récit de mon accouchement à la maison... Pour conclure, j'écris ce texte 4 jours après la naissance de mon fils; je suis sortie ce matin pour la 1ère fois depuis mardi matin.... Ces quelques pas dehors ont fait jaillir mon coeur à l'exterieur de ma poitrine; jusqu'à ce matin je ne prenais pas vraiment conscience, tout a été si doux et si évident, je me sentais dans une bulle de bonheur mais une bulle très ordinaire, normale... Une évidence... Ma vie a changé mais sans heurts; avec le recul c'est évidemment une naissance sans violence, mais surtout une continuité... Je me sens bien depuis, pas de baby blues; pas de tristesse; sereine... Je ne me sens pas particulièrement forte de l'avoir fait et même au contraire, je comprend mieux les femmes qui prennent la péri... Parceque dans la tempête même entourée on est seule... Je n'ai pas eu l'impression de me dépasser, juste l'impression de faire ce que je devais faire, voir même d'avoir été depassée... Parfois j'ai vraiment eu l'impression que c'est lui qui naissait et qui me faisait naitre à moi-même plus que moi j'accouchais...

Bref, cet accouchement est le mien; il m'a amené la capacité de croire en moi, de me faire confiance concernant les choix pour mon enfant... Parceque même si mon moi conscient pensait que je ne pouvais pas le faire, je l'ai fait.... Il m'a aussi donné la certitude, confirmé, que mon mari était le meilleur père possible pour mes enfants...

Zachary est donc né le 22 avril à 16h29, dans la chaleur de sa maison et il a fait naitre un père et une mère...