Il y a différentes façons pour une parturiente de gérer la douleur le jour J...

Je parle bien évidemment de gestion non médicamenteuse puisque si tout va bien je donnerai la vie à la maison donc aucune anesthesie possible (hormis une anesthesie locale si besoin de faire des points...)

La première technique à notre disposition c'est via notre suivi en haptonomie : le prolongement de soi, c'est un jeu qui se joue à deux, on se créée une bulle, on élargit notre corps avec le corps de notre conjoint ou d'une personne "suffisament bonne" pour nous accueillir... Créér ce pont permet de se détendre, de continuer à respirer et de ne pas se "braquer" à chaque montée de la douleur....

Une autre technique qui en découle directement est le prolongement affectif, cela nous permet d'être dans une bulle de sécurité affective, tous les trois...

Une autre technique que nous avons experimentée c'est la méthode Bonapace du nom du medecin qui l'a créée... En fait elle s'est basée sur des connaissances neurologiques; ça joue de deux façons... Tout d'abord il faut trouver les points de douleurs (nous en avons trois dans le bas du dos x2 et un à chaque main par exemple; je crois qu'en tout il y en a 11....) Bref on créée un influx douloureux (certaines femmes ont même des bleus après l'accouchement à force de dire à leur chum d'appuyer fort) on crée une douleur et ça joue de 2 façons : la 1ère c'est que les influx douloureux arrivent donc par la même porte dans le cerveau mais ne passent pas tous... ça "trompe" le cerveau en quelque sorte.. Mais en parrallèle ça accèlere la production d'endorphines (l'hormone du bonheur...)


Une autre technique est l'évitement, celle-là nous la connaissons bien généralement c'est le fait de s'imaginer ailleurs, de visulaser un autre endroit pour laisser passer la douleur....

Toujours est-il qu'il faut accpeter la douleur, l'accepter comme étant normale, comme quelquechose qui nous rapproche de la naissance de notre bébé... Se rappeler que dans ce voyage intense qu'est la naissance c'est lui qui fait le plus dur et le plus gros.. Lui qui reste avec la tête sur le côté pendant des heures, l'aider à trouver la force lui aussi de nous rejoindre, en toute conscience...

Après il y a des phrases que je veux me répeter si je perd pied : Toutes les femmes sont passées par là depuis la nuit des temps.... La minute la plus sombre de la nuit est toujours suivie de la minute où commence à poindre les rayons du soleil.... Mon corps est capable de supporter cette douleur.... Je suis bonne et je suis capable de passer au travers... après tout 70 % des accouchements dans le monde se font comme moi je vais le faire à la maison et sans aucune anesthesie....

"Ne baisse jamais les bras... Tu risquerais de le faire 5 minutes avant le miracle..."
Proverbe arabe...

Alors bien sûr tout cela c'est la théorie, je sais de quoi j'ai besoin pour passer au travers, je suis preparée psychologiquement mais j'ai aussi conscience que je ne maitrise pas tout... Et que cette douleur est plus grande que tout ce que j'ai connu avant.... Je sais que je vais souffrir alors j'y vais avec du courage certes mais surtout beaucoup de confiance en la vie et un peu d'inconscience aussi... Ne dit-on pas "aux innocents les mains pleines ?" De la même façon que le marin qui prend la mer, ne pense pas en permanence à tous les risques qu'il court mais en est tout de même conscient... Je ferai preuve d'humilité si la douleur est telle que je ne le supporte pas, ou si le travail s'éternise.... Et que je dois être tansferée à l'hôpital...

Parceque voici un voyage que je vais entamer dont je connais la destination finale mais sans connaitre le chemin que je vais emprunter... Je sais où je vais arriver, mais je ne sais pas par où je vais passer pour arriver à destination... Et si la priorité est la destination, j'acorde beaucoup d'importance au chemin que mes émotions vont fouler....