LES FREINS RESTENT NOMBREUX POUR LES INVESTISSEURS ¨¦TRANGERS
Une fi¨¨vre d¡¯innovation qui conduit les deux repr¨¦sentants de l¡¯Atelier BNP en Chine ¨¤ faire du pays une alternative ¨¤ la Silicon Valley. All¨¦chant. Mais les freins restent nombreux pour les investisseurs ¨¦trangers, pointent les deux sp¨¦cialistes, qui mettent en exergue l¡¯¨¦cart entre la vision initiale du pays et la r¨¦alit¨¦. Ceux-ci doivent aussi arriver avec une id¨¦e de business concr¨¨te ¨¤ proposer au partenaire chinois et composer avec le fait que les entrepreneurs chinois se montrent r¨¦ticents ¨¤ l¡¯id¨¦e de c¨¦der plus de 20 ¨¤ 25% du capital de leur soci¨¦t¨¦. Mieux vaut enfin avoir une solide capacit¨¦ financi¨¨re.
Mais ¨¤ cœur vaillant, rien d¡¯impossible, comme l¡¯a prouv¨¦ Valeo, rappelle Les Echos, en investissant avec succ¨¨s 22 millions d¡¯euros dans le fonds franco-chinois Innovation de Cathay Capital.
Deutsch telekom, l'op¨¦rateur t¨¦l¨¦com allemand, a lanc¨¦ une nouvelle offensive sur le cloud et le cybers¨¦curit¨¦ lors du CeBIT, le congr¨¨s du num¨¦rique qui se tient cette semaine ¨¤ Hanovre. Son nouveau service Magenta security va regrouper ¨¤ partir d'avril l'ensemble de ses services de cybers¨¦curit¨¦, nous explique R¨¹diger Peusquens, vice-pr¨¦sident du Groupe ¡°service de s¨¦curit¨¦¡± de Deutsch telekom, en marge du congr¨¨s.
Au total, 1200 employ¨¦s vont ¨ºtre affect¨¦s ¨¤ Magenta Security, dont une trentaine d'experts en cybers¨¦curit¨¦. La plupart ont ¨¦t¨¦ form¨¦s en interne pendant un cycle post-graduate de trois ans.
En regroupant ces services, Deutsch Telekom esp¨¨re accroître sa force de frappe face ¨¤ ces concurrents, les classiques chasseurs de hackers comme Symentec ou Karspersky, mais aussi les autres op¨¦rateurs pr¨¦sents sur le cr¨¦neau comme Vodafone. ¡°Nous avons l'ambition d'¨ºtre un guichet unique pour la gestion de la s¨¦curit¨¦ des entreprises : conseil, ¨¦valuation des risques, test, design de solution sur mesure si n¨¦cessaire...¡±, commente R¨¹diger Peusquens
L'enjeu commercial est fort sur un march¨¦ de la cybers¨¦curit¨¦ qui devrait progresser de 7% en 2016 en Allemagne, selon un chiffre de Deutsch Telekom. ¡°Nous mettons surtout l'accent sur les PME, dont les besoins sont en tr¨¨s forte croissance, souligne R¨¹diger Peusquens. Ces entreprises sont de plus en plus vis¨¦es ¡°par des tentatives de chantage, soit par refus de services, lorsque leurs serveurs sont submerg¨¦s d'information, soit par le biais de logiciel malveillant cryptant leurs donn¨¦es.
Ces risques se multiplient encore avec l'utilisation des appareils mobiles ¨¤ des fins professionnelles. Pr¨¨s de 30% des dirigeants (non IT) en Allemagne confessent avoir perdu au moins une fois un smartphone professionnel contenant des donn¨¦es sensibles pour l'entreprise, indique un sondage r¨¦alis¨¦ par Bitkom, l'association allemandes des entreprises du num¨¦rique.
Magenta security devrait donc couvrir toutes les formes de support, des smartphones aux objets connect¨¦s et, surtout, ¨ºtre ¡°simple ¨¤ utiliser¡±, explique R¨¹diger Peusquens. Comme les petites entreprises n'ont pas les moyens d'avoir leurs propres experts en cybers¨¦curit¨¦, ¡°nous voulons ¨ºtre leur conseiller loyal, avec des solutions pour les r¨¦seaux, l'identification et la d¨¦tection des risques, la gestion des pare-feu¡±, pr¨¦cise-t-il. Afin de d¨¦tecter les attaques, Deutsch Telekom propose par exemple des appareils permettant de d¨¦tecter des anomalies dans les flux ou la quantit¨¦ de donn¨¦es envoy¨¦es par les capteurs et ordinateurs d'une entreprise.
UNE L¨¦GISLATION ALLEMANDE FAVORABLE
Le champion allemand des t¨¦l¨¦coms a des atouts majeurs de son côt¨¦ : la l¨¦gislation allemande tr¨¨s stricte sur la protection des donn¨¦es et la volont¨¦ du gouvernement de faire du pays l'un des leaders de la cybers¨¦curit¨¦. Et R¨¹diger Peusquens en convient : ¡°la l¨¦gislation allemande sur les donn¨¦es nous aide beaucoup a convaincre nos clients du s¨¦rieux de nos services.
Ses services sont conçus parfois pour passer entre les mailles du filet juridique, puisque Deutsch telekom propose par exemple un cryptage des appels t¨¦l¨¦phoniques fixes et mobiles au sein d'une entreprise : ¡°comme il ne s'agit pas du r¨¦seau public, nous ne sommes pas tenus de r¨¦pondre aux obligations d'interception l¨¦gale¡±, reconnaît R¨¹diger Peusquens.
La r¨¦ponse du responsable cybers¨¦curit¨¦ de Deutsch telekom ¨¤ la question des ¡°portes d¨¦rob¨¦es¡± ¨¦ventuelles du gouvernement chinois sur les produits Huawei, qui soutiennent le cloud de Deutsch Telekom, reste en revanche tr¨¨s vague : ¡°Nous avions besoin d'un service flexible et dynamique pour notre cloud et c'est ce que Huawei offre.
Le bitcoin est en plein boom en Gr¨¨ce : le volume d'¨¦change de cette monnaie num¨¦rique y a bondi de 300% au mois de juin. Alors que l'avenir du pays est incertain, apr¨¨s l'¨¦chec des n¨¦gociations le 27 juin avec l'Eurogroupe, certains Grecs pr¨¦f¨¨rent placer leurs ¨¦conomies dans cette devise digitale et d¨¦centralis¨¦e, mais tr¨¨s volatile, plutôt que dans les banques locales, proches de la faillite.
Les ¨¦changes de bitcoins ont crû de 300% en Gr¨¨ce depuis le d¨¦but du mois de juin, alors qu'une sortie du pays de la zone euro, impensable il y a quelques semaines, pourrait se dessiner. Pourquoi ce boom ? Les Grecs tremblent pour leurs ¨¦conomies, amaigries par cinq ann¨¦es de crise financi¨¨re. Plutôt que de confier leur p¨¦cule aux banques, certains pr¨¦f¨¨rent le placer dans cette monnaie virtuelle, qui n'est contrôl¨¦e par aucun Etat.
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Mais le bitcoin est encore loin d'avoir acquis le statut de valeur refuge : il n'est accessible qu'aux 67% des Gr¨¨cs qui avaient d¨¦j¨¤ utilis¨¦ Internet en 2014 (et ils sont bien entendu nettement moins nombreux ¨¤ connaître l'existence et le fonctionnement de cette devise num¨¦rique).
Ce placement reste par ailleurs un choix risqu¨¦ : il est utilis¨¦ par certains financiers comme un outil de sp¨¦culation. Son cours par rapport au dollar est m¨ºme annonc¨¦ une fois par jour ¨¤ 11 heures ¨¤ la Bourse de New York depuis le 20 mai 2015. La valeur de la monnaie virtuelle a beaucoup baiss¨¦ depuis janvier 2015 : un bitcoin valait alors pr¨¨s de 800 euros, contre 250 environ fin juin 2015.
Mais la situation ¨¦conomique de la Gr¨¨ce est, elle aussi, incertaine : l'¨¦chec des n¨¦gociations le 27 juin avec l'Eurogroupe, qui devait lui pr¨ºter 7,2 milliards de dollars pour rembourser ses cr¨¦anciers (le pays doit notamment verser 1,6 milliard d'euros au FMI le 30 juin), est un coup dur. Pour ¨¦viter que les habitants ne se ruent aux guichets des banques pour r¨¦cup¨¦rer leur ¨¦pargne en monnaie, les ¨¦tablissements financiers sont m¨ºme ferm¨¦s du 29 juin au 7 juillet, lendemain du r¨¦f¨¦rendum qui d¨¦cidera si la Gr¨¨ce suivra ou non les pr¨¦ceptes de la troïka, en ¨¦change de ses fonds.
Le bitcoin a donc des atouts pour s¨¦duire : son r¨¦seau d'utilisateurs est anonyme. Les devises peuvent ¨ºtre facilement transf¨¦r¨¦es d'un pays ¨¤ l'autre, sans v¨¦rification des ¨¦tablissements financiers, alors que le gouvernement local vient justement de d¨¦cider de contrôler les mouvements de capitaux vers l'international.
Ces transferts de fonds peuvent ¨ºtre r¨¦alis¨¦s sans passer par de coûteux interm¨¦diaires, comme Western Union, qui pr¨¦l¨¨ve 8 euros pour une transaction de 100 euros de la Gr¨¨ce vers la France.Le fonctionnement du syst¨¨me est transparent, contrairement ¨¤ celui des banques, dont l'avenir d¨¦pend de d¨¦cisions prises par Bruxelles : l'ensemble des ¨¦changes en bitcoin sont inscrits sur un registre num¨¦rique, pr¨¦sent de mani¨¨re d¨¦centralis¨¦e sur tous les ordinateurs des membres du r¨¦seau. Chaque fois qu'une nouvelle op¨¦ration est effectu¨¦e, elle est inscrite imm¨¦diatement sur ledit registre. Le syst¨¨me permet ¨¤ cet historique du bitcoin d'¨ºtre (quasiment) impossible ¨¤ hacker : il faudrait que les pirates informatiques aillent sur tous les ordinateurs o¨´ est enregistr¨¦ le document virtuel pour en modifier les codes. Le programme qui permet l'¨¦criture sur le registre est baptis¨¦ la blockchain.