A Austin au Texas, l'opérateur ATT teste l'acheminement de la chaîne DirecTV Now au domicile des utilisateurs en utilisant une préversion de la technologie 5G.
La 5G fait miroiter une connexion mobile super-rapide, mais elle pourrait offrir beaucoup plus aux consommateurs et aux entreprises. Au cours des prochains mois, certains résidents d'Austin, Texas, pourront regarder chez eux la chaîne DirecTV Now grâce à une technologie sans fil encore émergente. Le test réalisé par ATT utilisera un réseau sans fil fixe reposant sur la 5G.ATT devrait démarrer le test de ce service au cours du premier semestre de cette année. Pour transmettre le signal jusqu’au domicile des utilisateurs, l’opérateur n’utilisera pas les futurs réseaux mobiles multi-gigabit promis pour les connexions mobiles, mais un réseau sans fil fixe basé sur un pré-standard de la technologie 5G. DirecTV Now est un service de streaming vidéo offert par ATT aux consommateurs qui ne veulent plus de la télévision par câble. Le service a été lancé l'année dernière sur les réseaux de chaînes câblées traditionnelles diffusées par Internet. Pour cet essai, la chaîne sera diffusée sur un réseau sans fil dédié et limité, dans sa forme actuelle, au domicile des abonnés. Le test a été annoncé lors de la conférence développeurs d’ATT qui se tenait les 3 et 4 janvier à Las Vegas, juste avant le Salon de l'électronique grand public. À noter que le CES consacre une place importante à la 5G, même si la standardisation de la technologie n’est pas attendue avant 2019.
Hier, quelques mois après son rival Qualcomm, Intel a annoncé son premier modem proto-5G. Actuellement, partout dans le monde, les opérateurs mobiles et les fabricants d'équipement réseau testent la 5G et travaillent sur ses spécifications. Celles-ci devraient inclure des fonctionnalités pour l’IoT, la conduite autonome et les transmissions fixes sans fil, en plus du service mobile multi-gigabit. ATT a déjà entrepris d'autres essais 5G, notamment un test en situation réelle sur un site d’Intel à Austin. Quant à la transmission fixe sans fil, elle se définit comme un service domestique à large bande. Mais les intempéries ou la végétation peuvent réduire la qualité de son signal. D’où un succès mitigé jusqu’ici, notamment avec le Wimax. Cependant, les avancées en matière de transmission et l’accès à de nouvelles fréquences ont suscité un regain d'intérêt pour le concept. ATT et Verizon ont manifesté tous deux suffisamment d’intérêt pour les systèmes sans fil fixes pour réaliser leurs premiers essais. La start-up Starry Internet a également commencé à tester un service à grande vitesse sur cette base autour de Boston l'an dernier.
L’avantage d’un service fixe, c’est qu’il permet aux opérateurs d’émettre un signal vers une antenne stationnaire installée sur la façade d'un bâtiment, ce qui facilite l’usage de fréquences d'ondes millimétriques comme celles qui devraient être attribuées à la 5G. Le sans fil fixe apparaît aussi comme une alternative plus économique que les réseaux de fibres optiques pour délivrer du haut débit Gigabit, puisqu’il évite l’étape du câblage et de l’enfouissement des câbles. Un autre gros avantage du sans fil fixe, c’est que l’opérateur de service peut contrôler les deux extrémités du réseau : il doit simplement mettre en place l'équipement cellulaire et émettre les fréquences compatibles pour livrer le signal à ses abonnés. Parce que le réseau ne communique pas directement avec les mobiles, il n'est pas nécessaire de le rendre compatible avec toutes les marques et tous les modèles de téléphones.
Les opérateurs peuvent délivrer un service avant que les opérateurs réseau et les fabricants de périphériques ne s'accordent sur la norme 5G, dont la finalisation ne devrait pas intervenir avant 2019. Tant que les fréquences restent disponibles, il est possible de lancer de suite un service sans fil fixe et de le faire évoluer au fil du temps. Hier, ATT a déclaré que son débit pourrait atteindre 1 Gb/s en LTE dans certaines régions cette année. L’opérateur prévoit également d'introduire en 2017 le LAA (Licensed Assisted Access), un réseau cellulaire qui s’appuie sur certaines fréquences sans licence utilisées par les réseaux WiFi.Les innovations du Bluetooth concernent en grande partie l'Internet des Objets. Le Bluetooth 5, dernière version désormais disponible du protocole sans fil, va deux fois plus vite pour un rayon d'action quatre fois plus large. Ces deux améliorations sont particulièrement intéressantes pour les applications dont les besoins en énergie sont peu élevés.
Le Bluetooth Low Energy (BLE), le protocole qui bénéficie le plus de la nouvelle spécification Bluetooth 5, peut maintenant atteindre des vitesses de 2Mb/s (bits par seconde) et il est capable de couvrir toute une maison ou tout l’étage d'un bâtiment, comme l’a déclaré hier le Bluetooth Special Interest Group (SIG). Ces fonctionnalités pourraient permettre au BLE de devenir le réseau de référence pour les maisons connectées et certains sites d'entreprise. Selon Avi Greengart, analyste chez ABI Research, « le marché de l’IoT domestique reste assez ouvert parce que les consommateurs n'ont pas encore acheté de produits comme des thermostats ou des systèmes de verrouillage connectés ». Toujours selon l’analyste, « le Bluetooth dispose d’un avantage certain par rapport à des systèmes concurrents, car il est déjà intégré à la plupart des smartphones et des tablettes ». Ce qui n’est pas le cas de solutions alternatives comme ZigBee et Z-Wave. « On peut facilement prévoir que dans deux à trois ans, presque tous les téléphones seront équipés du Bluetooth 5 », a encore ajouté Avi Greengart. « Souvent, l’adoption d'une norme dépend davantage de l'ubiquité que des spécifications ».
Lorsque le protocole commencera à être disponible sur les mobiles, les utilisateurs devraient pouvoir contrôler les périphériques Bluetooth 5 sans passer par un hub. Il évolue progressivement dans deux directions. La plus « classique » est celle qui permet depuis des années de connecter un mobile aux systèmes embarqués des voitures et une souris sans fil à un PC. Une autre variante, le Bluetooth Low Energy (BLE), qui, comme son nom l’indique, consomme moins d’énergie, est plus adaptée aux petits appareils alimentés par batterie qui doivent fonctionner longtemps sans intervention humaine. « Les appareils BLE sont aujourd’hui plus nombreux que les produits Bluetooth classiques et la plupart des processeurs savent gérer les deux protocoles », a aussi expliqué Steve Hegenderfer, directeur des programmes développeurs au Bluetooth Special Interest Group (SIG). « L’arrivée du Bluetooth 5 met le BLE au même niveau que l'ancien protocole, et les fabricants pourraient même opter progressivement pour la version basse énergie », a-t-il ajouté.
De plus, le Bluetooth 5 étend son rayon d’action, désormais quatre fois plus large, si bien que les utilisateurs n’auront plus besoin de se rapprocher de leurs appareils intelligents pour en assurer le contrôle. Par ailleurs, selon Tom Kerber, analyste chez Parks Associates, « les systèmes de sécurité domestique, qui servent souvent de premier point d’entrée des systèmes intelligents dans la maison, pourront communiquer avec d'autres appareils Bluetooth 5 autour de la maison ».Une autre spécification de la version 5 du protocole va également permettre aux entreprises d’utiliser des balises Bluetooth pour des applications de localisation. En effet, grâce à un mécanisme inclus dans le BLE, les appareils pourront diffuser une information indiquant aux autres appareils leur localisation et leurs compétences et permettre à d’autres appareils de se coordonner avec eux. Jusqu'à présent, ce type de messages ne pouvait pas dépasser 31 octets. La nouvelle version multiplie cette capacité par huit et rend possible le partage d’informations sur la localisation et l'état des actifs de l'entreprise. Cela peut s’appliquer par exemple aux dispositifs médicaux des hôpitaux. À noter que le concept Physical Web de Google, qui doit permettre aux utilisateurs d'interagir facilement avec des objets, est basé sur des balises BLE.
Il faut encore ajouter quelques pièces au puzzle, estime Avi Greengart, du cabinet ABI. L'extension du rayon d'action est appréciable, mais un maillage aurait été encore mieux. Dans cette configuration, proposée par des réseaux concurrents comme ZigBee et Thread, chaque équipement doit simplement se connecter avec celui qui est le plus proche. Cela requiert moins d'énergie et c'est mieux que de se devoir s'appuyer sur la portée de chaque dispositif pour couvrir l'espace d'une maison, parce que les murs et les autres obstacles peuvent empêcher les signaux d'atteindre leur pleine portée, rappelle l'analyste. Le Bluetooth SIG travaille actuellement sur ces capacités de maillage.Les consommateurs attendent aussi une connexion haute fidélité aux casques sans fil, fonctionnalité qui devient pressante à un moment où les fabricants de téléphones abandonnent progressivement leurs prises physiques Jack, rappelle Avi Greengart. Cela aussi viendra à Bluetooth, mais on l'attend encore. Même si les avancées de Bluetooth 5 peuvent aider à l'adoption de l'IoT, le champ reste ouvert. Selon l'analyste, à peu près toutes les solutions ont des chances de succès, y compris le WiFi.
Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui poussent à l'adoption des cartes de paiement à puce, suite aux vols massifs de données bancaires qui ont affecté les gros distributeurs et les chaînes de restaurants américains ces 12 derniers mois. Mais pour certains experts, la fraude n'en disparaîtra pas pour autant, rapportent nos confrères d'IDG News Service qui assistaient la semaine dernière à la conférence Black Hat, à Las Vegas. La norme EMV (Europay, MasterCard et Visa) aussi appelée « Chip-and-PIN », est largement répandue dans le monde entier, et depuis plus de 10 ans, elle est de fait utilisée comme système de paiement pour les cartes bancaires en Europe. Les informations stockées de façon sécurisée sur un circuit intégré de la carte, plus le code PIN du client, permettent aux guichets automatiques et aux terminaux de paiement d'authentifier chaque carte bancaire.
A partir d'octobre 2015, afin de pousser à l'adoption de la norme EMV, certains opérateurs de cartes de crédit américains ont prévu de transférer la responsabilité des transactions frauduleuses aux parties qui n'ont pas déployé le dit système. « Cependant, la spécification EMV pose encore des problèmes règlementaires et de sécurité, et certaines vulnérabilités affectant ces cartes ont déjà été exploitées dans le monde réel », a déclaré Ross Anderson, un professeur d'ingénierie de la sécurité à l'Université de Cambridge qui a 25 ans d'expérience dans la sécurité des systèmes de paiement. Dans une interview accordée jeudi dernier pendant la conférence Black Hat, Ross Anderson est revenu sur les stratégies d'attaques possibles contre la norme EMV existante. « Les banques ont essayé de minimiser ces attaques, affirmant qu'elles étaient impossibles ou trop complexes à mettre en oeuvre pour les cybercriminels », a-t-il expliqué. Celui-ci a rappelé deux modes d'attaques possibles contre le système : l'un dit « preplay » et l'autre « no PIN ». Dans l'attaque « preplay », la carte insérée dans le terminal de paiement voyou peut être débitée pour une transaction réalisée avec une carte frauduleuse utilisée dans un autre terminal quelque part dans le monde. Dans l'attaque « no PIN », le criminel utilise une carte volée reliée à un terminal portable dans lequel il y a une autre carte trafiquée. Ce couplage lui permet d'outrepasser l'étape de vérification du code PIN au niveau du POS (point de vente) et de valider des transactions frauduleuses.