A J+6, je trouve un moment de répit pour faire le récit de mon accouchement … car entre les soins d’Axel et mes propres soins (épisiotomie et poitrine pour l’allaitement) je suis très prise.

Tout a commencé la nuit du 2 août. Vers 5h30, je suis réveillée par des contractions douloureuses qui me prennent dans le dos (comme des règles douloureuses mais en beaucoup plus intense) qui durent de 30 secondes à 1 minute et qui surviennent toutes les 10 minutes environ. J’arrive à patienter tant bien que mal jusqu’à 7 heures au lit en essayant de trouver une position plus confortable. Je me dis que ça va passer que c’est probablement une fausse alerte. C’est encore un peu tôt pour accoucher ! Ni tenant plus, je décide de me lever et je descend au salon m’asseoir. Je prend 2 spasfons pour voir si cela passe et je me met un suppo à la glycérine (on ne sait jamais !) Et non cela ne passe pas, ça s’amplifie même, j’ai des contractions toutes les 5 minutes et très douloureuses. Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie…
A 8 heures, je remonte, Emmanuel se lève, je lui dis de se préparer à ce que l’on parte à la maternité. Je fais une retouche épilation, prend une douche et me lave les cheveux. Avec l’aide d’Emmanuel, je rassemble les objets de dernière minute et je boucle le sac pour la salle d’accouchement (le reste des valises est déjà dans le coffre de la voiture). La douleur est très intense, j’ai du mal à me bouger et attend la fin d’une contraction pour le faire, une bouillotte placée dans le dos me soulage un peu…
A 9 heures, en voiture direction la maternité où nous arrivons un quart d’heure plus tard. Arrivés dans le service, nous passons les surchaussures et attendons que l’on vienne nous chercher. Cela ne traîne pas, une sage-femme, Marie que je connais car elle s’était occupée de moi lors de mon hospitalisation, et une élève nous conduisent dans une salle d’examen. Là pipi sur une bandelette urinaire, j’ai du mal à sortir 3 gouttes ! Puis je m’allonge pour qu’on m’examine. Marie me demande si l’élève peut m’examiner en premier, j’accepte. Puis c’est elle qui m’examine : col ouvert à 4 cm et poche des eaux bombée donc direct en salle d’accouchement où Emmanuel m’attend avec une magnifique surblouse bleue. Marie me demande si je veux la péridurale tout de suite. Oh oui !!!!
Arrivée en salle d’accouchement, j’enfile le tee-shirt prévu, je suis prise de vomissements, on me donne un médicament à boire pour que cela cesse. Ensuite je m’allonge, on me pose le monitoring et un brassard pour contrôler ma tension artérielle. Après avoir obtenu mon consentement, l’élève SF me pose le cathéter pour la perfusion : solution de glucose+antibiotique pour combattre les méchants streptocoques B (qui ne sont peut être plus présents mais prudence oblige)+un produit pour accélérer le travail.
A 10 heures, anesthésiste arrive. Je m’asseois au bord de la table en faisant le dos rond. Il faut qu’il vise entre les contractions pour me poser le cathéter. C’est pas une partie de plaisir ! Cela lui prend environ un quart d’heure pour me la poser et l’effet se fait aussi ressentir un quart d’heure plus tard. La péridurale est peu dosée car je peux bouger les jambes. Je peux augmenter la dose si je le veux. Peu de temps après, la fréquence cardiaque de bébé chute pendant les contractions. On me dit de me mettre sur le côté gauche pour voir si bébé récupéré sinon la césarienne sera envisagée… sur le coup je capte pas bien ce qui arrive mais bébé récupère !
Marie me vide la vessie à l’aide d’une sonde puis elle me romps artificiellement la poche des eaux. Ma gynéco, le docteur A. arrive. On me place les jambes dans les étriers. Je sens l’envie de pousser. Je place mes mains sous mes cuisses pour les tirer vers moi puis je suis les indications de Marie pendant les contractions j’inspire puis je pousse en bloquant. En 3 ou 4 poussées et une petite épisiotomie, Axel nait en seulement 12 minutes. La délivrance se fait très rapidement. On lui coupe le cordon et le voici sur moi…Difficile de décrire les émotions à cet instant. En réalité j’ai eu du mal à réaliser que ça y est il était là que j’étais maman. Marie suivi d’Emmanuel amène Axel dans une pièce pour le peser et le mesurer : 2kg 490 et 48 cm, pas si mal à 37 SA+3jours. Ils reviennent ensuite dans la salle de naissance et pendant que le docteur A. me recoud, Axel a droit à une piqure dans le pied pour contrôler sa glycémie, il est essuyé pour enlever le vernix et habillé. Il a passé le test d’Agpar haut la main puisqu’il a eu 10/10 à 1 minute et à 5 minutes de vie, impressionnant la marche automatique ! Après ces quelques minutes peu agréable pour un nouveau-né, on me redonne Axel afin que je le mette au sein et il tête ! Nous patientons tous les 3 dans la salle d’accouchement et faisons connaissance. Je reste sous surveillance pour la tension artérielle, on me vidange de nouveau la vessie car je ne sens pas l’envie d’uriner (à cause de la péridurale). On m’enlève les cathéters de perfusion dans le bras et dans le dos. Emmanuel part manger un sandwich, ça creuse les émotions ! Marie me remercie d’avoir accepter de servir de « cobaye » à l’élève car peu de mamans acceptent. Cela fait tout bizarre de se retrouver avec un ventre tout flasque, on dirait un ballon en baudruche dégonflé ! A 14 heures, on nous accompagne dans notre chambre, moi en fauteuil roulant. J’ai pour consigne de ne pas me lever seule. On m’apporte un plateau repas et Emmanuel commence à téléphoner pour annoncer la nouvelle à nos proches. Après avoir manger, j’appelle mes parents. Nous quittons la chambre 121 pour la chambre 129 car dans la première le store était cassé. Emmanuel part ensuite acheter quelques vêtements taille naissance car le 1 mois est vraiment trop grand pour notre petite grenouille. Il me ramène aussi une tartelette aux myrtilles !
A 18heures, mon plateau repas arrive. Le diner arrive toujours aussi tôt. A 18h30, Axel a encore droit à une piqure au pied. Pauvre petit ! Emmanuel nous quitte pour retourner à la maison. Axel et moi recevons notre premier visiteur : mon papa.
Pour cette première nuit, Axel est amené à la nurserie pour que je me repose. Il m’est amené toutes les 3 heures pour que je l’allaite. Dur, dur, il s’endort dès que je le met au sein… Les auxiliaires de puériculture lui donnent des compléments biberon pour le stimuler et pour qu’il ne perde pas trop de force. Je n’ai quasiment pas dormi cette nuit là (comme les suivantes d’ailleurs!)

Axel est né le jour anniversaire de son arrière-grand père maternel qui aurait eu 92 ans ce jour.