Jour des 28 ans de ma sœur Jeanne
Tout a commencé par mon examen de routine du 7ième mois. En sortant du travail, je me rend à la clinique des Franciscaines où j’ai RDV à 16h40 avec ma gynécologue, le docteur A., dont c’est le premier jour de travail après son congé maternité. C’est donc la première fois que je la voie pour mon suivi de grossesse. La consultation se passe bien (toxoplasmose négative, tension artérielle 11/6, hauteur utérine: 26 cm, prise de poids OK, juste une prescription de magnésium et mon arrêt de congé pathologique à partir du 30 juin) jusqu’au moment où elle m’examine et trouve que j’ai le col effacé à 12mm (mais pas ouvert) et des contractions. Elle me fait une échographie vaginale et un frottis. Puis elle m’explique la situation et m’envoie à l’étage du dessus en service maternité pour être prise en charge par une sage-femme. Je ne suis pas encore sur le point d’accoucher mais c’est pas terrible ! Si les contractions ne se calment pas, je serais transférée par sécurité dans un hôpital qui prend en charge les grands prématurés. J’encaisse le coup et monte voir la SF (sage femme) : prise de sang, ECBU, analyse du frottis pour rechercher une éventuelle infection puis perfusion d’une solution hydratée, d'antibiotiques et d’un médicament pour diminuer les contractions, le tout agrémenté d’un monitoring qui enregistre les contractions et les battements de cœur de bébé ainsi qu’un brassard qui prend ma TA (tension artérielle) toutes les 20 minutes. J’ai ensuite droit à une piqure dans la fesse droite d’un produit (qui brûle lors de l’injection !) pour activer la maturation des poumons de bébé si malheureusement il venait à naitre maintenant. On essaie de me rassurer mais je n’en mène pas large surtout quand la SF décide de changer mon traitement car le premier a peu d’effet sur les contractions qui persistent et qui menacent d’ouvrir davantage le col de l’utérus. Par contre on m’enlève le brassard à TA car celle-ci est bonne.
Un peu avant 18 h, j’appelle Emmanuel qui n’est toujours pas au courant de la situation. Il rentre le plus vite possible en bus de son travail, me prépare une valise et part avec sa voiture jusqu’à la clinique. J’appelle ensuite mon père pour que lui et Emmanuel ramène à notre domicile ma voiture restée dans le parking de la clinique. Vers 20h, ils partent tous les 2, mon père avec ma voiture, Emmanuel avec la sienne pour ensuite ramener mon père à la clinique où il a laissé sa moto. Entre temps, le Dc A. passe me voir, elle se montre rassurante, le nouveau traitement du Loxen 8ml/h fait effet. Après s’être occupé de ma voiture, Emmanuel revient à mon chevet. J’en peux plus, j’ai mal aux fesses et au dos car je suis installée sur une table d’examen et pas dans un bon lit. Ma maman qui a appris la nouvelle m’appelle. J’essaie de la rassurer, mon père qui a croisé le Dc A. dans le parking lui racontera tout. Emmanuel n’en peut plus d’attendre, il a faim et moi aussi !!! On m’enlève le monitoring car je n’ai quasiment plus de contractions. Emmanuel part avant que je ne sois brancardée vers ma chambre individuelle où j’arrive vers 22h. Je mange enfin vers 22h30 ! Dernier coup de fil à mon mari puis j’essaie en vain de trouver le sommeil : pas facile avec la perfusion qui tire sur le bras, je rumine, pense à mes patients à qui je n’ai pas pu dire au revoir, à l’île d’Oléron sur laquelle nous n’irons pas comme prévu en vacances…