Quand ma sœur m’a annoncé qu’elle et Jérôme m’avaient choisi comme marraine de leur futur bébé, j’ai ressenti une telle fierté, d’une telle marque de confiance.
De la part d’Anne, c’était une confirmation de notre complicité de sœurs et une marque de pardon par rapport à mon choix de parrain-marraine concernant Mathis (à tout âge nous faisons des erreurs …)
Quand à Jérôme, il m’a semblé que ce choix signifiait que j’étais plus que sa belle sœur mais quelqu’un qu’il trouvait digne de ce rôle.
Cette sensation de fierté s’est cependant rapidement doublée d’une inquiétude grandissante.
En effet, j’avais une idée, en acceptant, de ce que pouvait attendre de moi Anne et Jérôme sur mon rôle de marraine. Pour plus de précision, je me suis alors tournée vers la première chose qui m’est tombé sur la main, l’ordinateur, Internet, dictionnaire. Je pensais y trouver une définition qui me fournirait quelques indications quant à mes obligation et engagements.
D’après la définition, toujours très éclairante du dictionnaire, la marraine est « dans la religion chrétienne celle qui tient un enfant (sa filleule) sur les fronts du baptême (avec le parrain, elle s’engage à veiller sur l’éducation religieuse de l’enfant) ». Sur ce point, je ne lui serai pas d’une grande aide, mais je ferais je que je pourrais.
Cependant, il me semblait qu’Anne et Jérôme souhaitaient que je m’investisse plus que ça. Bien sur, la marraine peut aussi offrir un cadeau à chaque anniversaire, chaque Noël chaque Pâques … mais hormis cet aspect qui est bien que purement matériel, la marraine me semble avant tout être une personne de confiance, quelqu’un à qui on peut confier les choses qu’on ne raconterai jamais à ses parents (et Dieu sait qu’il y en a), quelqu’un à qui on peut parler, sans crainte d’affronter une crise « de ses imbéciles de parents qui sont vraiment des vieux qui ne comprennent rien ! »
La marraine est donc quelqu’un de confiance, mais aussi quelqu’un qui conserve le bon rôle en toute occasion : c’est celle à qui on peut tout raconter, celle chez qui on peut faire ce qui est interdit à la maison, celle qui passe presque toutes ses bêtises, et qui sape joyeusement l’autorité parentale en prenant l’exact contre-pied de toutes les valeurs et de tous les interdits que les parents se sont efforcés d’inculquer à leur progéniture.
Vu sous cet angle, je me suis dit que le choix d’Anne et Jérôme n’était pas si mauvais que ça.
J’espère en tout cas ne pas les décevoir, ni eux, ni Maelys ! Et promis pour ce qui est des bêtises, je resterais raisonnable, malgré ce que je vous disais : « méfiez-vous quand vous en aurez un : je ne vous raterai pas ! »
