Le 27 ma poupougne a eu 11 mois. Elle a 4 dents et 2 autres qui sont "en préparation".
Elle mange à présent des assiettes et doypacks 12 mois, car on a vraiment fait le tour des pots de 6 à 9 mois. Elle a donc goûté chou-fleur-pommes de terre-boeuf; duo de haricots-riz-poulet; haricots verts-riz-sole; tomates-macaroni-courgettes. Je lui prends aussi les nouvelles petites gourdes Nestlé avec des fruits et des céréales. Elle les a toutes goûtées. En yaourt elle n'avait pas encore goûté fraise-banane, maintenant c'est fait.

Elle va maintenant bien à 4 pattes, se lève seule en s'accrochant au canapé, à nous, à son lit ou parc et fait quelques pas en se tenant. Elle va à 4 pattes au bord de l'escalier et essaye de grimper les premières marches. Elle met son bibi d'eau seule dans sa bouche pendant les repas, mais il finit toujours à terre.
Elle crie lorsqu'on est à table pour avoir quelque chose à manger car elle ne mange pas en même temps que nous). Souvent du pain ou du fromage.

Elle adore jouer dans la chambre de sa soeur, même si la dernière fois elle a fait tomber la grande maison Barbie sur elle (ça va elle n'a pas pleuré ni crié). Elle aime qu'on lui "mange" le cou et le ventre, d'ailleurs elle nous donne son cou pour se faire "croquer".
Elle dit aussi "nin nin nin".

Vendredi dernier, après une énième crise de Noélie et des pleurs pour moi, je me suis décidée à appeler le service de périnatalité. L'équipe doit discuter de son cas en réunion jeudi matin et me rappeler pour me proposer un rdv.
Il faut vraiment que je parle à un professionnel de mon ressenti.
En effet, je panique dès que l'heure du réveil approche car je me dis que ça va recommencer. Je n'arrive pas à apprécier le temps que je passe avec ma fille. Je n'ai pas envie de lui apprendre des choses, comme je l'ai fait pour sa soeur. C'est vraiment dur à écrire, mais je ne lui chante pas de chansons, je ne lui apprends pas de comptines à gestes ou les cris des animaux, je ne lui dis pas que je l'aime, je ne la porte pas tout contre moi, comme j'ai pu le faire avec Lili. Je joue peu avec elle. J'essaye d'interagir plus avec elle que lors des seuls moments de change, de repas ou d'habillage. Je lui fais des câlins et des bisous bien sûr mais ça ne dure pas.
Je la vois comme une source de bruits, d'énervement, de stress. Je voudrai juste la "poser" dans un coin et qu'elle soit sage. Je m'en veux de ressentir ça, rien qu'à l'écrire ici mes larmes coulent.
Ses mamies ou ses (grands) tantes ne peuvent pas la prendre à bras. Dès qu'elle est sur son père, elle gigote pour revenir sur moi. Quand je suis dans la même qu'elle, ça ne lui va pas, il faut qu'elle soit sur moi, même pas à côté de moi.
Si je quitte la pièce, même 30 secondes c'est la crise : elle pleure à grosses larmes, hurle, saute sur place en s'accrochant au lit parapluie, serre les poings et devient toute rouge. Si elle est dans son trotteur, elle prend son élan pour aller se cogner dans un meuble et crie encore plus.
Ma mère m'a dit que plus personne ne voudra la garder, que d'ailleurs ça ne sert à rien de la garder car elle pleurerait tout le temps.
L'ami de ma mère me dit "et elle pleure comme ça toute la journée?!".
Même ma grande se bouche les oreilles en criant "Noélie tais-toi ça suffit".
Mon voisin m'a dit "dis-donc elle a un sacré "creux"".
J'ai honte. Honte de moi qui déteste la violence et les hurlements, honte de ne pas savoir calmer ma fille, honte de ne pas vouloir rester collée à elle toute la journée. Je n'en parle pas à mes amies. Seule ma famille le sait car elle en est témoin.
On me dit que c'est de ma faute, qu'elle a "la maladie des bras", on me demande comment je fais pour faire mon ménage, ou la cuisine. On me dit que ma fille ne sourit jamais, qu'elle a toujours l'air de faire la tête.
Je ne comprends pas comment ça a pu arriver alors que je n'ai pas connu ça pour Lili.
J'ai besoin de savoir quels problèmes sous-jacents il y a. Ma grossesse en mode "déprime"? Mon accouchement difficile? Le fait qu'elle me rappelle que mon père n'est plus là? Pourtant elle m'a aidé, elle m'a soigné le coeur, je ne sais pas comment on a pu en arriver là. J'ai besoin d'aide, de conseils, de déculpabiliser, de souffler un peu...