Le vendredi 24 août, après une soirée Wii (mais d'abord j'ai donné à mon mari le 1er cadeau de sa boîte à papa : un poème écrit par mes soins, de la part de sa fille, ce qui l'a beaucoup ému, on avait tous deux les larmes aux yeux et on est tombé dans les bras l'un de l'autre) et une bonne nuit de sommeil, mon mari et moi nous sommes rendus à la clinique pour la césarienne programmée.
Dans la voiture, nous essayions de nous détendre, nous chantions, musique à fond.
Arrivés sur place à 8h10, nous sommes d'abord allés aux admissions pour connaître le n° de ma chambre, le "déroulement des opérations", et donner un petit chèque de 25€.
Ensuite nous sommes allés au bloc faire un monito de 40mn (sans holter ouf) : tout allait bien, puis nous sommes montés dans la chambre : n° 249.
Ce fut long d'attendre que quelqu'un vienne, nous essayions de dormir ou de lire, en vain, et ma petite puce jouait à "Torti-Chenille" dans mon ventre. Ma mère, ma soeur, des amies et mon ancienne employeuse m'envoyaient des sms d'encouragement et décomptaient les heures.
Pour passer le temps, je donnais également au compte-goutte les cadeaux de la boîte à papa à mon chéri : d'abord son diplôme du "meilleur papa" puis ses chocolats, ensuite le chéquier et enfin la tétine "p'it coeur de papa".
Enfin une infirmière est venue chercher mes papiers et m'apporter ma blouse, mes sur-chaussures, ma charlotte ainsi que de la Bétadine moussante et m'a dit de l'appeler quand j'aurai pris ma douche pour me poser une perf.
Quand je me fut exécutée, je sonna et elle revint me poser une perf au bras droit, en deux fois car la 1ère fois, ma veine a éclaté. Puis elle me mit un bracelet d'identification au poignet gauche.
Elle me prévint que la douleur après la césa serait plus forte que pour un accouchement normal.
Ce que je pouvais avoir faim et soif ! J'essayais de me détendre en me disant que je verrais bientôt mon bébé : 14 et des pépettes de tension, ça allait (c'était même étonnant, moi qui avais toujours dit que le jour J j'exploserai tous mes records de tension ! ). Biensûr, plus on approchait de 13h, plus j'étais angoissée. Je disais à mon mari que dès que le brancardier serait là je céderai complètement à la panique et fondrait en larmes.
Je me plaignais de ne pas avoir eu de nouvelles de mon papa ni le matin ni la veille, mais il est arrivé à 13h15 pour m'encourager. Je ne savais même pas qu'il devait venir.
A 13h33 précisément le brancardier est venu me chercher, mon père m'a accompagné jusqu'au bout du couloir, m'a fait un bisou et m'a dit que tout allait bien se passer. Mon mari est monté dans l'ascenseur avec nous, et nous sommes descendus jusqu'au sas devant le bloc où il a du attendre qu'on lui amène une tenue.
Pendant ce temps je suis montée sur un brancard puis on m'a aidé à monter sur la table d'opération. En entrant au bloc je pensais pleurer mais non, j'ai pris sur moi et j'ai bien respiré. J'essayais de faire la conversation au personnel médical, pour me détendre.
L'infirmière de bloc m'a expliqué chaque chose qu'elle faisait, et l'anesthésiste aussi, c'était très rassurant.
J'ai du m'asseoir au bord de la table pour qu'on me désinfecte le dos et qu'on me mette un produit anesthésiant avant d'être piquée pour la rachi. Je n'est même pas été tenue pour ne pas bouger. Je n'ai pas eu mal (c'est ce dont j'avais peur), j'ai juste senti un pincement. Parcontre ma jambe droite s'est levée 2 fois contre ma volonté^^.
Ensuite on m'a allongée, les bras allongés à l'horizontal de chaque côté, pour ne pas que je mette mes bras dans les champs opératoires quand ils seraient posés. J'avais donc à droite, ma perf et la pince au doigt pour vérifier la sat en oxygène, et à gauche le tensiomètre. J'avais aussi des capteurs sur la poitrine pour surveiller mon coeur et ils m'ont posé une sonde urinaire.
Ils ont ensuite mis 2 champ op, une espèce de drap souple, et une espéce de bâche rigide par dessus. Puis ils m'ont collé des bandes sur le ventre et m'ont badigeonné de Bétadine. Pendant ce temps, comme prévu, j'avais des fourmis dans les jambes, puis elles sont devenues lourdes et impossibles à bouger, c'était très bizarre comme sensation.
Parcontre petit détail : si je regardais les néons au plafond, dotés de bandes en miroir, je voyais tout ce qu'ils étaient en train de faire, j'ai donc demandé à l'infirmière qu'elle remonte le drap pour que je ne sois pas tentée de regarder, mais il n'était pas remonté assez haut, j'ai donc parfois jetté quelques coups d'oeil, et mon mari aussi.
J'avais peur qu'ils commencent sans mon mari, mais non ça va, ils l'ont fait rentrer, en blouse, charlotte et sur-chaussures bleues et il s'est assis à côté de moi sur un tabouret, près de mon visage.
Ensuite, ils ont commencé l'opération, je sentais tout : qu'ils ouvraient, qu'ils écartaient mon ventre, qu'ils tiraient etc mais je n'avais pas mal. C'était très étrange, car je sentais bien qu'ils n'y allaient pas de main morte, c'était comme quand on voit des liposuccions à la tv, quand ils enfoncent sans ménagement un gros tuyau dans l'abdomen avec des mouvements de va-et-vient.
Ca a été long, plus long que les 5mn prévues pour la sortir, j'avais l'impression qu'elle était coincée à l'intérieur. Je sentais une pression sur mon ventre et mon estomac, je les sentais tirer fortement, c'était désagréable.
Mon homme m'embrassait le front, me disait que j'étais courageuse etc, c'était rassurant.
D'un coup on a entendu la gygy dire : "appelez le Dr R*" et l'infirmière l'appelé au tél du bloc. On l'a ensuite entendu dire "il s'est retourné comme une chaussette" (mon utérus ! ) et tout le personnel dire "t'as déjà vu ça toi? - non - et vous vous avez déjà vu ça? - non jamais". Et la gygy de répondre : "ça s'appelle une réversion de l'utérus, c'est quelque chose de très rare".
Mon mari et moi savions qu'il y avait un problème mais nous n'avaons jamais paniqué. Le 2ème gygy est arrivé mais finalement elle n'avait plus besoin de lui.
Enfin ils ont demandé à mon mari s'il voulait la voir naître, il a répondu non (il avait bien raison). Donc ils l'ont sorti mais elle n'a pas crié de suite. Puis elle a crié et ils me l'ont montré, elle était toute bleue. La première chose que j'ai pensé c'est "oh elle est grosse", comparé à ce à quoi je m'attendais. Et là meslarmes ont coulé, enfin elle était là, et en bonne santé.
J'ai pu lui embrasser le dessous du bras, seule partie de son corps à laquelle j'avais accès. Puis ils ont été l'envelopper et j'ai pu à nouveau la regarder et lui faire un autre bisou sur le bras. Toute l'équipe a dit qu'elle était belle.
Ils l'ont ensuite prise pour aller lui faire les soins, mon mari est partie avec. Je n'étais pas très rassurée mais bon.
Ils m'ont ensuite recousue pendant 45 mn (au lieu de 20 à 30mn). Je l'ai ai senti et entendu aspirer et cotériser. De temps en temps l'infirmière s'asseyait 2mn à côté de moi pour me dire où ça en était, je regardais dans le miroir du néon la gygy qui avait ses mains dans mon ventre, il y avait beaucoup de sang. L'infirmière m'a dit que je pouvais regarder, qu'il n'y avait rien, que la gygy "finissait son boulot".
Enfin ils m'ont dit que c'était bon, que tout s'était bien passé, ils m'ont collé deux grosses bandes de contention autocollantes, puis le brancardier est venu me chercher. J'étais crevée, j'avais l'impression d'être passée sous un train !
Le brancardier est venu me chercher vers 15h15, il m'a mis sur le brancard puis à nouveau dans mon lit. C'était très douloureux car lui et l'équipe médicale n'était pas délicate. Le pire, ça a été de rouler jusqu'en salle d'accouchement, entre les pieds du lit qui cognaient dans les portes, et les différences de niveau du sol des couloirs.
Bref, je suis enfin arrivée en salle d'accouchement où mon mari et ma fille m'attendaient. Elle était habillée et emmitouflée dans une petite couverture jaune. J'ai pu la prendre sur moi, mais pas longtemps car j'étais gelée (j'avais encore les cheveux mouillés et il faisait froid au bloc) et j'ai donc demandé à ce qu'on me couvre avec deux couvertures. Je suis restée là, à somnoler, jusque 18h30 environ (car il y a eu des césa en urgence et qu'ils étaient débordés), le temps pour eux de bien surveiller ma température et ma tension.
On m'a ensuite reconduite dans ma chambre, avec la petite sur moi. Mon mari devait me rejoindre dans la chambre car il devait prendre l'autre ascenseur.
Et là surprise, qui faisait encore le pied de grue devant la porte de chambre? Mon père, qui avait attendu tout ce temps dans le couloir ! Il voulait être le 1er à la voir et à la photographier (ouais super la pauvre le flash en pleine tronche^^). Il a dit, que comme sur l'écho, elle avait un gros nez...sympa^^Elle avait aussi, comme l'a dit la gygy "une tête comme un ballon" vu qu'elle était en siège.
Enfin bref, mon chéri et moi avons pu profiter de notre puce, et la prendre en photo. Son papa était aux anges ! On est avait complètement oublié le dernier cadeau de la "pap box" : le t-shirt V.I.P Very Important Papa : il l'a adoré, il l'a mis direct (et maintenant il le met presque tout le temps, et les gens lui en parlent toujours, il en est fier^^)
Moi j'ai eu le droit à une seconde petite toilette pour me rafraîchir, et ensuite j'ai mis ma biquette au sein.
Le soir, ils nous ont proposé de la prendre pour que nous passions une bonne nuit de sommeil, mais nous avons refusé, pour pouvoir mettre l'allaitement en route correctement.
La première nuit a donc été folklo mais bon, c'est pareil pour tout le monde !
Voilà, j'ai fait le plus court possible pour vous raconter cette journée qui restera à jamais gravée dans nos mémoires.
Désolée égalemen de ne plus être là régulièrement mais toutes les mamans (surtout celles qui allaitent) savent à quel point cela prend du temps de s'occuper d'un bébé. Les journées (et encore plus les nuits) sont trop courtes ! Mais bon je pense à vous toutes, et à vos petits bouts ! Bisous.