Avec de l'amour, de la patience, de la communication, parfois des coups de pieds dans la fourmilière, des coups de gueule, des explications, l'expression de ses peurs et de ses angoisses, on avance.
Je vous le dis du plus profond de mon coeur, parlez ! Avec votre moitié, avec vos enfants, avec vos parents, vos amis, avec votre médecin traitant, un psy, un conseiller conjugal, un coach, que sais-je ! Mais faîtes-le ! Ne restez pas seul(e), angoissé(e), coincé(e) avec vos peurs, qui sont peut-être parfois moins graves ou moins ridicules que vous le pensez.
Nous continuons à tenir un conseil familial chaque dimanche. Nous continuons à faire un point par téléphone une fois par semaine avec l'éducatrice de prévention de Lili, nous continuons de garder un lien par mail avec sa psy, nous continuons à faire un point par mois avec le généraliste, pendant ce p*** de confinement.
Je ne laisse PLUS les choses s'envenimer, je DIS ce que je pense et ressens car mon mari ne peut pas le DEVINER ! C'est dur, parfois je dois me forcer, parfois j'ai honte de ce que je ressens. Parfois j'ai honte de PLEURER et de CRAQUER mais la vie de parents est difficile. La vie de parents dont les enfants ont des besoins spécifiques encore plus.
J'ai parlé à mon mari, j'ai confronté ses angoisses aux miennes, je l'ai rassuré, un peu secoué aussi. Et surtout je n'ai jamais eu peur de demander de l'aide aux professionnels quand c'est compliqué, surtout depuis 7 semaines. Quand il faut gérer les crises de Lili, l'école à la maison, la petite soeur, le bébé que je garde, les recherches d'une nouvelle maison à louer, la paperasse pour la MDPH...
J'ai pleuré aujourd'hui, j'ai craqué, j'en ai même vomi de contrariété, je me sentais au fond du trou alors j'ai parlé à mon chéri, à ma soeur (même si ça a fini en querelle par sms, pour tout à fait autre chose), à ma mère. Je viens ici ce soir car il suffit qu'une SEULE personne vous lise ou vous écoute, compatisse ou vous dise un mot d'encouragement pour que le moral revienne et que notre réservoir de forces se remplisse à nouveau.
Je continue à aider ma fille. Les crises ont baissé à une seule fois par semaine mais les comportements inappropriés et les insultes envers son père sont toujours là.
Elle se dépense plus : foot, frisbee, ballon sauteur, marche. On sort 1h chaque jour (si possible), à 1km de chez nous maxi mais au moins on s'aère.
Je lui ai commandé une lampe projecteur : étoiles, planètes, constellations, animaux marins...pour l'aider à dormir et depuis ce soir, sur ordonnance du médecin traitant, elle a de l'Atarax pour l'aider à calmer ses angoisses et insomnies. Oui cela provoque une accoutumance (je précise quand même que c'est utilisable dès 3 ans, pour les enfants très anxieux), mais cette solution est temporaire, tant que la reprise des rdv médicaux n'a pas lieu. Cela va j'espère l'apaiser, la détendre, car elle ne dort plus avant 0h-0h30. Elle a des valises sous les yeux depuis des mois et même des années.
J'espère que cela va aider aussi sa soeur à être au calme le soir (que l'on doit prendre dans notre chambre), ainsi que nous-mêmes.
Mon mari a lu le compte-rendu de la psy, s'est inscrit sur un groupe de parents d'enfants TDA/H (différent des 2 miens pour avoir son propre espace) et a lu quelques articles sur ce trouble.
J'ai refait une commande sur le site Hop'toys : time-timer, délimiteur pop-up d'espace de travail (pour l'école), balle anti-stress, animal lesté, collier et housse de crayon à mordre.
Prochainement je pense commandé aussi d'autres fidgets comme un tangle texturé ou une balle à picots.
Je finirai par ceci : courage à tous, courage en cette période où nous devons (encore plus que d'habitude) tout gérer. J'ai une grosse pensée pour les parents solos à qui je tire mon chapeau !