Jeudi 6 septembre au soir, en se couchant on se dit que ça aurait été sympa que bébé arrive le lendemain, pour les 60 ans de son grand père paternel mais que c’est peine perdu, rien n’indiquant qu’il se préparait à venir..

Dans la nuit, aux alentours de 2h30-3h, je sens que quelque chose coule.. plusieurs allers retour aux toilettes me mettent le doute, et si c’était les eaux ?.. je laisse passer du temps, pour être sûre de ne pas me tromper, et je décide de dormir un peu pour voir si ça s’arrête et me permettre aussi de prendre un maximum de repos si effectivement l’accouchement se prépare. Je dors par bribes, entre le lit et la salle de bain et il faut me rendre à l’évidence, mon bébé sera très bientôt dans nos bras parce qu’en plus des eaux qui continuent leur chute il y a l’apparition de contractions douloureuses, et là elles deviennent vite régulières, toutes les 5minutes!
Vers 6h je réveille Chris et lui dit que c’est le moment, je lui demande de préparer les affaires le temps que je prenne une douche.

On arrive à la maternité vers 7h, on me prend en charge immédiatement. On m’installe dans une salle de pré-travail, et on ausculte le liquide, c’est bien du liquide amniotique et mon col s’est un peu ramolli et rétréci, ouvert à bien plus d’1 doigt. La sage femme dit à Chris qu’il peut s’occuper de régler les soucis avec son boulot parce qu’on me garde, ce sera bien pour aujourd’hui.
On me pose un catheter sur la main gauche après m’avoir loupé la main droite et je suis mise sous perfusion. Plus le droit de manger ni de boire, et la soif sera ma pire ennemie durant tout l’accouchement, je n’aurai droit qu’à un seul verre, j’ai réussi à en négocier un deuxième, mais quelle galère cette envie de boire !!
Pose d’un monitoring et d’un oxymètre, bébé et moi sommes surveillés.

On m’emmène en salle de naissance. Je gère les contractions qui sont encore supportables jusqu’à 9h, Chris n’est toujours pas là, et c’est là que les vraies contractions, les monstrueuses, les douloureuses qui donnent l’impression qu’on nous charcute le ventre arrivent. Heureusement mon sauveur arrive vite, l’anesthésiste me pose la péridurale, je n’aurais eu le temps de gouter aux grosses douleurs que sur 3 contractions. La péridurale fait vite effet avec une chute de tension qui me provoque un malaise (je m’y attendais), la sage femme me met sur le côté gauche et ça va vite beaucoup mieux, on me met un masque à oxygène et je reprends vite mes esprits. Je suis sereine et soulagée. Chris arrive vers 9h30 et retrouve donc sa femme super zen.
Les heures passent, le col s’ouvre petit à petit et je suis tellement bien et relaxée que j’ai envie de dormir. Je dose moi-même la péri, et les douleurs ne seront plus qu’un vieux souvenir pour le reste de l’aventure..
Je donne à la sage femme les indications qui nous tiennent à cœur : on veut que ce soit elle qui sorte le bébé et qui nous annonce son sexe avant de me le confier.
On a bien indiqué à la sage femme que le sexe du bébé est une surprise mais à mon plus grand étonnement elle l’appelle « votre princesse » à plusieurs reprises. J’ai eu envie de l’étrangler, voilà que le mystère a tenu durant 9 mois et qu’elle vient tout gâcher en quelques secondes ! Je suis contrariée mais peu importe, fille ou garçon on l’aime déjà.
Chris fait des allers retour pour manger un bout et aller voir ma mère qui attend derrière les portes.
14h15, col ouvert à 6.
Bébé s’avance dans le bassin, mais au lieu d’avoir le menton sur la poitrine il a la tête relevée, du coup je vais alterner plusieurs positions pour l’aider à avancer, allongée sur le côté gauche genou droit replié, puis en tailleur, puis allongée les pieds sur les étriers et ça fonctionne nickel ! Bébé avance bien mais apparemment des signes montrent que le cordon doit être autour de son cou, la sage femme m’informe que ce n’est rien mais qu’il faudra être efficace lors des poussées pour qu’il sorte vite. Il ne faudra pas non plus être inquiet s’il ne pleure pas tout de suite.
15h, on me donne des antibiotiques par perfusion parce que ça fait 12h que la poche des eaux s'est rompue.
15h30, col ouvert à 7 puis rapidement à 8.
16h, l’envie de pousser arrive, on attend que Chris revienne de son petit tour. Dès son retour et un peu surpris par la rapidité du travail, nous voilà entourés par la sage femme et ma gynéco, il est tant de pousser dès que l’envie se fait sentir durant une contraction.

2, 3 poussées, il va falloir y aller plus vite, bébé remonte entre chacune d’elles. Je continue tant bien que mal mais la gynéco va devoir intervenir, elle appuie sur mon ventre pour aider bébé à sortir parce qu’il commence à fatiguer, la sage femme doit faire une petite épisio et enfin, quelques poussées plus tard, je sens mon bébé sortir. On me le pose sur le ventre et la sage femme nous annonce que « c’est un petit footballeur », je fonds en larmes, je caresse mon bébé, je suis dans un autre monde, mon fils est posé sur moi et je n’en reviens pas…
Il ne pleure pas, on me le prend pour les premiers soins et je l’entends enfin crier juste quand on le sort de la pièce, Chris l’accompagne et moi je ne peux plus m’arrêter de pleurer tellement l’émotion m’a envahi.
Finalement son cordon n’était pas autour de cou. Je revois mon homme avec mon petit homme dans ses bras, ils viennent à moi, ma nouvelle famille. Ils vont ensuite l’habiller pendant que ma gynéco me recoud, je ne les quitte plus des yeux. On vient ensuite le reposer sur moi et je savoure, je le regarde, ce petit être tout blanc, c’est mon fils. Je lui donne sa première tétée et là se fait le lien à vie entre nous trois. C’est terminé, plus rien ne compte plus que mes deux hommes.

Mon accouchement a été merveilleux, mon seul regret reste les poussées que je n’ai pas su faire efficacement. Le reste fut un rêve.