Et oui ! Ca y est ! Depuis une quinzaine de jours, je suis particulièrement à fleur de peau.
Comme je l'ai déjà écrit, je suis de nature sensible, trèèès sensible même. Je pleure devant la petite maison dans la prairie par exemple... Hum hum. J'ai l'habitude de dire que je suis une éponge à émotions. Je suis très empathique, ce qui peut paraître être une belle qualité, mais qui est très dur à gérer au quotidien.
J'ai quelques astuces...
Quand il ne faut pas que je pleure (ça me semble assez gênant, à certains moments, comme si je n'avais aucune pudeur), devant quelque chose de banal à la télé par exemple, je me bouche les oreilles. J'ai remarqué que la musique me plonge facilement dans un état mélancolique (ou joyeux, mais là , je danse, je ne me bouche pas les oreilles !). Sinon... Quand mon trouble provient d'une situation réelle, je fais des blagues pourries... Ben oui... On fait avec ses armes ! J'essaie de dédramatiser la situation. Ce qui ne m'empêche pas d'être à l'écoute quand mes proches en ont besoin. Mais par exemple, quand j'ai envie de pleurer parce que ma nièce joue du piano... Je dis clairement que je suis une chouigneuse... Ca fait sourire tout le monde, même moi, et je peux essuyer ma petite larme sans m'engourdir dans mon émotion !
Enfin, j'essaie de me soigner.
Mais là , en ce, moment, ce que je ressens est différent. La grossesse n'exacerbe pas ce côté de ma personnalité. Simplement, je suis plus facilement contrariée. Et je pleure. Je me vexe plus vite, j'encaisse mal les changements de programme. Et je suis un peu tourmentée.
Je vois mon corps changer. Je m'inquiète de n'être plus jamais vraiment belle, comme avant. J'ai perdu mon poids de forme depuis longtemps, et j'entretenais l'espoir que je réussirais à retrouver un peu la ligne... un jour. Pour le mariage de ma belle-soeur et de mon beau-frère, j'avais réussi à perdre beaucoup de poids (et il en restait encore pour atteindre mon poids de forme... bref !). Ca a tenu 6 mois, et j'ai repris doucement, doucement... Jusqu'à en revenir à mon point de départ. Alors, finalement, je ne me tracasse pas tellement de mon poids, et puis, visiblement, je n'en ai pas besoin : en consultant ma courbe de poids hier, je me suis rendue compte que je n'avais pas perdu 2 mais bien 4 kg depuis le début de ma grossesse... sans rien faire de spécial. Donc, là , j'ai peut-être repris 1kg, mais je ne me pèse que chez la gynéco. Je ne me stresse pas avec la bouffe (on a assez de contraintes comme ça). Mais clairement, même si je le savais, je vois bien que je "sacrifie" mon corps pour ma grossesse. Je ne retrouverais certainement jamais la ligne de mes 20 ans (qui ne sont pas si loin pourtant). Je peux l'accepter, mais il me faut un peu de temps.
Et puis, je suis déjà toute bariolée de vergetures vilaines. Je le savais aussi. J'en ai eu à l'adolescence... Pas de raison que j'y échappe pour la grossesse. Mais, de même, il me faut du temps pour encaisser. Je suis à la fois partagée entre un sentiment de fierté : "et oui, mon corps a morflé, mais je vais être maman" et de déprime, du style "j'ai perdu ma jeunesse". Parce qu'à tout ça, vont se rajouter le léger écartement du bassin, les petites rides et les cernes, la poitrine qui va surement perdre un peu en fermeté. Je sais que tout ceci n'est pas une fatalité. Que de nombreuses femmes, à l'origine assez minces et musclées (en forme quoi) retrouvent leur corps d'avant. Je vais essayer d'aller un peu à la piscine, pour m'occuper et pour limiter les dégâts ! Mais la qualité de ma peau va changer... d'autant plus avec les jolis traits blancs qui vont me faire ressembler à un zèbre inversé sur les plages...
Enfin, voilà ce qui me tourmente. Je dois tourner la page de mon "corps d'avant". Et ça peut paraître futile, mais moi, ça me bouleverse un peu. Surtout que je repense à mon idée de mariage... et que je me dis que je ne serais pas aussi jolie que je l'aurais rêvé !
J'ai parlé de tout ça à Flo... et il est incapable de me consoler ou de me rassurer, parce qu'il ne comprend pas. Il est déjà un peu au ras des pâquerettes niveau psychologie (pardon chéri, tu as d'autres qualités), mais là , je crois que ça le dépasse complètement. Du coup, j'avoue, c'est un peu lui qui morfle. C'est toujours lui qui est à l'origine de mes contrariétés, évidemment. Du coup, je le maltraite un peu. Je m'énerve après lui. Je pleure à cause de ce qu'il me dit (ou ne me dit pas). Enfin, je disais que jusqu'à présent, j'avais été assez facile à vivre, et là , je me rends compte que je fais ma femme enceinte. Du coup, j'ai fait mon premier caprice "j'ai envie de". Ca faisait 4 jours que je rêvais de Krema (les bonbons mous aux fruits... vous voyez ?)... et il s'est absenté de son travail pour aller m'en chercher ! Ca c'était trop gentil. Ca rattrape les deux matins de suite où j'ai dit que j'avais envie de croissants et que le message n'est pas passé !
Aaah, c'est difficile les relations homme / femme. Alors les échanges homme / femme enceinte ! Ouille ! On y laisse des plumes !
Entre mon humeur de "putois agressif" (dixit Marie Perarnau), mon coeur en guimauve ET sa capacité émotionnelle de mollusque et son tact de sanglier ...
Allez, on va s'en sortir ! Je vais aller mieux (et accepter), bébé va se manifester et me redonner le sourire, et bientôt, papa pourra s'investir un peu plus aussi j'espère.
En attendant, je lis ... des trucs drôlement intéressants ! (nan, je déconne, ça c'était AVANT ! Là , j'ai besoin de trucs réconfortant alors je me refais la série des Harry Potter ! Hé ouais !)
Image tirée du blog "Chroniques et crottes de bique".